Le visage humain de la crise des réfugiés

Il est midi, et le soleil bat le pavé au Pirée, le port d’Athènes, en ce 1er Avril 2016. Au détour d’une tente, Assam m’arrête, me salut : « My friend! I missed you, where were you last night? » s’écrie-t-il, tout en me serrant la main vigoureusement. Hier soir ? J’étais dans le centre d’Athènes, dans un squat où vivent quelques familles Syriennes. Lire la suite

Non

Il est des non qui disent non.
Il est des non qui disent oui.
Je ne connais pas les femmes.

Les non espiègles qui disent « plus tard », les non graves qui disent « jamais ». Il est des non retenus ou échappés qui confessent le plaisir.

Les non silencieux, la non réponse, brille de mille feux dans ta bouche restée close, sur ces lèvres que je voudrais voir bouger. Lire la suite

Extrait du roman Le voyage de la guérison

Sur le ponton de bois nous attendions notre embarcation. Je n’avais pas pour habitude de voyager en groupe mais cette fois-ci je n’avais pas pu faire autrement. Nous n’étions pas nombreux, une quinzaine de personnes en comptant le guide et le chauffeur. J’observais les individus qui formaient mon groupe : du petit couple retraité à la vieille fille solitaire quinquagénaire, le groupe me rappelait certains amis de mes parents, des personnes que je ne côtoyais qu’occasionnellement avec lesquelles je n’avais pas forcément d’affinités. Malgré ce, ma position de benjamin du groupe m’avait valu d’être tout de suite accepté à l’unanimité par notre communauté, telle une mascotte mignonette, mon air fifrelin et triste aidant à l’entreprise.

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Praha

Je t’ai connue un jour sec et radieux de février. Incertain au volant de ma voiture, je tentais timidement de me frayer un chemin entre les tramways impérieux d’un mystérieux faubourg fumant. Pas la moindre idée de la direction que j’empruntais, mais l’excitation de la découverte, le syndrome du conquistador, transcendait ma peur de l’inconnu. Lire la suite

Brèves de station-services

Parfois j’ai l’impression qu’un voyage en auto-stop se constitue de deux moments forts : le mouvement et l’arrêt. Chaqu’un d’eux a ses caractéristiques propres. Si le mouvement créé par la rencontre avec un auto-stoppé apporte son lot d’histoires, de suprises et d’émotions comme j’ai pu le décrire ici. Mes impressions, mon bonheur dépendent fortement de sa personne et de la discussion que mes compagnons et moi vont lier avec lui. Les arrêts, les instants où l’auto-stoppeur stationne entre deux auto-stoppés, sont des moments dépendant, quant à eux, d’un contexte multiforme : la vue, le précédent auto-stoppé, le temps d’attente, l’attitude des automobilistes, la clarté du ciel, l’état psychologique de l’auto-stoppeur et de ses compagnons, le niveau des réserves de vin, la qualité du repas… J’ai choisi de vous retranscrire dans ces brèves un pêle-mêle de mes ressentis lors de nos arrêts dans ces charmants endroits que sont les station-services.

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L’Uruguay, la Nature et les Hommes

Un petit pays, un petit périple, et tant de chose à dire.

La première claque, annonciatrice de tellement d’autres, on la prend dès l’arrivée au port de Colonia del Sacremento. Deux heures plus tôt, nous étions pris dans la frénésie tentaculaire de Buenos Aires et ses 10 millions d’habitants. Nous voilà maintenant, marchant au cœur de cette paisible bourgade au centre colonial historique conservé. Ses ruelles pavées nous apportent calme et volupté. Les habitants sont tous plus accueillants les uns que les autres. C’est sous ces beaux auspices que nous nous mettons en route. Le but : se balader le long de la côte uruguayenne, c’est-à-dire longer dans un premier temps le rio del Plata, si large qu’on croirait la mer, puis la côte Atlantique qui commence après Punta del este.

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Un voyage pour mettre fin à la pauvreté

Je ne me considère pas comme quelqu’un de particulièrement douée pour l’écriture, mais peu avant la fin de mon voyage, on m’a fait promettre de partager mon expérience. Alors voilà, je partage, avec des mots simples mais sincères.

En France, on ne connaît pas grand chose sur les Philippines. Avant de partir, je savais deux choses sur ce pays : ils sont victimes de beaucoup de typhons, et leur idole est Billy Crawford (oui, oui, il est Philippin). C’est à peu près tout. À l’origine si j’ai décidé de partir dans la campagne à Angat, Bulacan, ce n’est pas tant pour l’attrait des Philippines, mais pour Gawad Kalinga, ONG Philippine dont la mission est de mettre fin à l’extrême pauvreté. Puis ensuite, si j’ai décidé de prolonger mon séjour là-bas, c’est bien parce que je suis tombée amoureuse de ce pays et de ses habitants.

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Little Israël

Après sept heures de trajet dans un bus public – rimant toujours avec chaotique – depuis Manali, celui-ci nous déposa à l’entrée de la ville de Bhuntar, carrefour entre l’axe allant à Delhi et la paisible vallée de Parvati ; c’est ici que nous nous rendons sur les conseils d’indiens rencontrés lors de notre voyage, une vallée coincée dans la chaîne de l’Himalaya où règne le calme le plus total en cette fin de saison touristique glaciale.
Perdu dans les montagnes de l’Himalaya, contemplation, émerveillement et endurance sont de mise, mais nous sommes en Inde, il ne faut jamais oublier que l’absurde et l’inattendu ne sont ici jamais très loin.

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