Brèves de station-services

Parfois j’ai l’impression qu’un voyage en auto-stop se constitue de deux moments forts : le mouvement et l’arrêt. Chaqu’un d’eux a ses caractéristiques propres. Si le mouvement créé par la rencontre avec un auto-stoppé apporte son lot d’histoires, de suprises et d’émotions comme j’ai pu le décrire ici. Mes impressions, mon bonheur dépendent fortement de sa personne et de la discussion que mes compagnons et moi vont lier avec lui. Les arrêts, les instants où l’auto-stoppeur stationne entre deux auto-stoppés, sont des moments dépendant, quant à eux, d’un contexte multiforme : la vue, le précédent auto-stoppé, le temps d’attente, l’attitude des automobilistes, la clarté du ciel, l’état psychologique de l’auto-stoppeur et de ses compagnons, le niveau des réserves de vin, la qualité du repas… J’ai choisi de vous retranscrire dans ces brèves un pêle-mêle de mes ressentis lors de nos arrêts dans ces charmants endroits que sont les station-services.

Brèves d’auto-stoppés

Après une centaine d’auto-stoppés, si chacun d’eux a eu une importance pour moi, ne serait-ce parce qu’ils nous ont fait faire quelques kilomètres, certains ont retenu mon attention de par leur atypie. A la lecture de ces brèves, vous allez penser que l’on a rencontré que des fous, faux ! Ces quelques brèves descriptives d’une situation, d’une discussion, d’un physique ou d’un passé n’ont pas la prétention d’être représentatives de la richesse et la variété des rencontres que l’on a pu faire. Loïc donne un aperçu un peu plus général sur l’ensemble de nos rencontres dans « Se donner l’envie d’Europe ». J’avais envie, pour ma part, de retranscrire ces rencontres-là. Peut-être parce qu’elles m’ont sorti un peu plus de moi-même, ouvert sur des êtres humains que je ne n’ai pas vraiment l’habitude de fréquenter. Ça fait du bien.

Se donner l’envie d’Europe

Si, en des temps que ma génération n’a pas connus, on imposait aux jeunes gens le service militaire avec le projet politique de forger un sentiment national dans la population, on pourrait en faire de même aujourd’hui avec le voyage en autostop pour favoriser une “envie d’Europe”. Avec ce mode de transport, on rencontre des européens de tous types, de toutes classes sociales, de tous les âges… Et on comprend la praticité de l’espace Schengen, quand passer d’Italie à Slovénie prend deux secondes, et des heures de Croatie à Serbie.

De l’auto-stop à trois

Quelques considérations sur l’auto-stop à trois :

Ne pas hésiter à en cacher un ou deux dans les fourrés, qui apparaîtront au dernier moment en entendant le sifflet de celui en charge de tendre le pouce. L’important c’est surtout d’arriver à arrêter la voiture qui apparaît à l’horizon. Ensuite, il faut parfois un peu forcer la main, mais au moins le premier contact est établi.