Rencontres au Paddy’s 3/3

    Ce texte est le 3ème épisode d’une trilogie, lisez ici la 1ère partie et la 2nde. Bonne lecture !

      Jean se tourne dans son lit, puis, se retourne. Ah, il a fait le tour, il fait donc demi-tour. Toujours rien. Il repense à Piko et ses envolées lyriques sur le mur de Berlin. C’est drôle tout de même, l’empathie que Piko éprouvait à l’encontre de mon histoire personnelle semblait être liée à celle de ce mur. Comme si, d’être né dans une société où la séparation était partie intégrante de son ADN lui conférait une sensibilité particulière et éternelle à toutes les séparations que ce bas monde pouvait produire.

      Au réveil, Jean décida d’aller se changer les idées. Cette recherche s’enlisait. Rastapopoulos ne pointera pas son fin museau ce matin, il n’était jamais là le matin de toute manière. Il dévala les trois étages de son immeuble, enfourcha son vélo sans roulette et s’élança. Petit tour habituel : coup d’oeil sur Lyon au Gros Caillou, crochet par la place Colbert pour voir les infatigables joueurs de boules, personne à la terrasse de l’Impromptu. Il remonte sur la place Bellevue, avant de s’échapper par la Montée Bonafous: “c’est mieux à la descente” pensa-t-il pour la n ième fois. L’air frais commençait à lui dessiner un sourire timide. Ses cuisses chaufferont jusqu’au Parc de Méribel.

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Rencontres au Paddy’s 2/3

      Ce texte est le 2ème épisode d’une trilogie, lisez ici la 1ère partie. Bonne lecture !

Sursaut de peur. Seule une tireuse à bière le séparait du serveur qui lui a littéralement hurlé dans l’oreille. Le fameux François est visiblement à trois mètres derrière lui. “Faut vraiment avoir les nerfs solides pour travailler ici, surtout les soirs de quizz ou de match”, se dit Jean, qui, pourtant, aime se fondre dans la foule des bars, anonyme, dans ce brouhaha étrangement berçant.

Cette intrusion sonore l’avait détourné de son attention. “Mathilda”.

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Rencontres au Paddy’s 1/3

        Le soir commençait à tomber sur Lyon. Et, tandis que les rayons de soleil se dissipaient lentement, le froid, lui, s’installait. C’était l’heure à laquelle la plupart des gens rentrent du travail, pour aller se réfugier dans la chaleur de leur appartement.

     Jean, lui, n’était pas sorti de son domicile ce jour-là. Il avait passé la journée à travailler, comme d’habitude, reclus dans le foutoir et l’obscurité de son bureau. Ou du moins, à essayer de travailler…

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